Association BANA du
Bénin
« mon
cœur resté à Péréré »
Par Jacqueline Guibert
L’heure
de la retraite a sonné en août 2001. C’est
une étape importante de la vie. Je m’y préparais depuis plus d’un
an. Souhaitant
être « encore utile », je m’étais, entre autres, inscrite dans
une Association de Bénévoles pour Et
le 2 juillet 2003, sur un appel téléphonique, je fus prête pour partir à
Péréré, petit village de brousse au Nord du Bénin. Des
religieuses d’une communauté italienne cherchaient depuis plus de deux
ans, une personne pour former un technicien de laboratoire aux analyses
médicales. Cette intervention était prévue pour une durée d’environ 5
mois. Ce
séjour aura finalement duré un peu moins que prévu, mais il a été tout à
fait suffisant pour que je garde à jamais l’emprunte de
l’Afrique. |
Extrait: mercredi 2 octobre 2003 :…Aujourd’hui
Saliou, ce bébé de 25 mois amené par sa mère le 26 septembre au soir ; ce
matin, on lui a prélevé du sang pour analyses. Très fort taux de globules
blancs. Même pas le temps de faire la formule sanguine : il a rendu l’âme,
vers 15 heures. J’ai, depuis, la vision du départ de ses pauvres parents… Ils
ont quitté le dispensaire sur une vieille mobylette. Le papa devant, la maman
derrière à califourchon, avec son bébé mort enveloppé dans de vieilles
guenilles. Derrière elle, dans son dos, accrochés, des chiffons, une natte et
une lampe à pétrole qu’elle avait amenés avec elle pour rester chez nous avec
son bébé, nuit et jour, le temps qu’il aurait fallu. J’ai senti une révolte
intérieure (ils vont, dès ce soir, mettre le petit corps dans un pagne, puis le
descendre à
Pour
lire la suite, commandez
le livre à l’association.
|